Sandy Valentino's spirit (épisode DCLXXVI)

Remise des diplômes

La cérémonie a lieu dans l’amphithéâtre d'un monument majestueux. Tout le monde est là. Parents, familles, amis, profs, étudiants.
Le dress-code est simple : chicos-BCBG ("les nanas, c'est le moment de sortir vos robes de cocktail et vos talons")(genre tout le monde a une robe de cocktail chez soi...).

Bref. En cherchant un peu, je réalise que j'ai ZI robe à la maison. Noire, avec un joli décolleté plongeant, fluide, avec sur le bas, du satin, doublé d'un voile (forcément transparent). Le truc classe mais néanmoins sexy.

Sauf qu'au moment de la mettre, je réalise qu'elle est un chouilla trop courte, surtout avec des talons aiguilles (qui donnent un air de bonne vieille pouffiasse des familles). Dans l'urgence, j'enfile donc une jupe noire sous ma robe, histoire de rallonger un peu le tissu de quelques centimètres au dessus du genou.

Mais si l'idée me semble bonne sur le moment, elle montre très rapidement ses limites.

Les diplômés sont appelés un par un à rejoindre l'estrade centrale. A l'annonce de mon nom, je me lève, et je sens bien que quelque chose ne va pas. Au fur et à mesure que je descends les marches (ça m'apprendra à me mettre tout en haut des amphis), je sens le satin de ma jupe glisser sur le satin de ma robe.


Je panique. Déjà ultra concentrée pour ne pas me vautrer dans les escaliers à cause de mes talons aiguilles, je sens ma jupe dépasser mon genou et commencer à atteindre le haut du mollet. J'essaie donc de la retenir discrètement. Quand je passe devant lui, un mec de ma promo me félicite, je lui réponds en tirant la gueule "ouais ouais c'est ça ouais", trop concentrée à éviter la honte monumentale qui me pend au nez.

C'est ainsi que sur toutes les photos et vidéos où l'on me voit, j'ai l'air terrorisée, s
errant frénétiquement ma jupe de ma main droite, pour ne pas qu'elle tombe sur mes chevilles.

Super souvenir.



Petit bonus : Après la cérémonie, on file tous à l'apéro, qui a lieu sur le parvis, face à la mer. Le lieu est super pittoresque sauf que le sol est un mélange de béton et de galet mal homogénéisé. Plein de petites cavités parsèment l'esplanade. Comme un animal dont la patte se serait prise dans le piège d'un chasseur, ces 'tain de trous retiennent les talons. Je vous raconterais bien comment j'ai du m'en dépetrer une dizaine de fois... mais je crois que les photos parlent pour moi.




Et en attendant la reprise...

Le petit apéro du soir à la paillotte...


Ouf !

Quand tu dois louer un appart à Paris, dans l'urgence et surtout à l'aveugle, tu passes par plusieurs phases.

1. Tu es excitée par la future aventure qui t'attends (phase très courte, qui prend fin dramatiquement quand tu commences à mater les annonces).

2. Comme Ray Charles qui conduirait à 250km/h sur l'autoroute des vacances, tu te prends le bon gros mur de la réalité dans la gueule : le prix. Parce que si tout le monde sait que se loger à Paris, ça douille, tant que tu n'as pas vu les loyers, tu ne t'en rends pas vraiment compte.

3. Tu changes ta conception de ce que le monde moderne considère comme un "logement". Et justement, à mesure que le budget diminue, le monde moderne s'éloigne... Mais loin, très très loin... Plus d’ascenseur, plus de toilettes, plus de douche. Je me doute que pour les parisiens, c'est quelque chose de normal, mais en province, pour 650€, tu t'attends à autre chose qu'une chambre de 9 m² avec lavabo.

4. Ta zone de recherche s'étend irrémédiablement comme l’élastique de ta culotte quand tu vas au McDo. Tu commences intra-muros, et tu finis dans toutes les villes limitrophes, et autres banlieues, dont les noms te disent forcément quelque chose si tu regardes régulièrement le journal de 20h (bon, surtout parce que dans l'ignorance, tu psychotes et tu vois du danger partout).

5. Tu sondes tous tes contacts sur la capitale pour qu'ils te donnent des conseils, et surtout, les coins à éviter. Le truc qui ne t'avance à rien, puisque la réponse est unanime : "ça dépend des quartiers" (mais merci quand même hein)(je vous aime).

6. Tu es forte. Tu relativises. Ton "j'irai p'tetre bosser à pied" se transforme rapidement en "bon, je prendrai le métro", puis "ce sera métro et RER", "métro, RER et bus", pour finir par "y a pas des lignes aériennes directes ? " (j'exagère à peine).

7. Tu laisses 547 836 messages désespérés aux annonces que tu trouves. Tu es forcée d'être moins méfiante, et tu te surprends à reconsidérer cette exceptionnelle opportunité : "loue chambre chez l'habitant à JF célibataire uniquement".

Bref, chercher un logement à Paris, c'est le parcours du combattant, surtout en période estivale quand les gens aiment louer à la semaine (ordures capitalistes).

Et puis finalement, quand tu ne t'y attends plus, le miracle arrive. En quelques coups d'fils, tes deux agents immobiliers exceptionnelles te dégotent ZI studette. A coté du quartier latin, 350€/mois tout compris. La classe américaine.

Je pars donc dans moins d'une semaine, avec les clés de mon futur toit au chaud dans mon sac. C'est pas beau ça ?

PS : Mes sauveuses de vie, je vous remercie très très très beaucoup !!!

Et la saga continue...

'tain. Six mois. Six mois sans notes. Chuis épatée de voir des lecteurs quotidiens (si si, au pluriel)(je vous aime) dans ce vide intersidéral qu'est mon blog. Alors évidemment, vous l'aurez compris, je ne vais pas rattraper mon retard. Voici donc quelques informations lancées en vrac pour se mettre à jour... Et recommencer sur de bonnes bases (cette fois chuis motivée)(vous allez voir).

* Mon niveau de ski s'est franchement amélioré.


* J'ai fini mes (longues)(oh 'tain de longues) études (bac +12, je vais trop craner au Pole Emploi).

* "Putain, fais chier bordel ! " C'est ce que j'ai dit au milieu de mon journal, en direct à la radio, pensant que j'étais en OFF. Trop classe.

* J'ai une frange <---- information essentielle (voir vitale)

* Je me suis mise au vélo. Quarantaine de kilomètres quasi-hebdomadaires sur les routes du département (et on ne rigole pas)(déjà 40km, c'est beaucoup)(et chez nous, les routes sont pas plates)(et ouais...).

* Dans 10 jours, je déménage à Paris... Sachant que je n'ai toujours pas trouvé d'appart. Mais à part ça, non, chuis pas du tout stressée...

* J'ai eu droit à une overview de la gastronomie alsacienne. Festif mais frustrant. Allez acheter ces saussisses aux noms imprononçables ("Vous avez de la ... Euh... Vavavourch? Vadravourch? Varavrouch? Bon ok... J'prendrai des knakis")

* Vu que pendant 3 mois, je n'ai pas eu de télé, j'me suis gavée de séries US. Mentions spéciales à Mad Men (excellentissime) et Modern Family.

* Cet été, je bosse dans un gros truc de ouf ! (oui, je tenais à vous donner le maximum de détails)

* J'ai réussi à laisser mourir une orchidée (bon, j'y connais un beignet en orchidée, mais il parait qu'il faut vraiment être nul pour ne pas y arriver)(pas trop de lumière, pas trop d'arrosage).

* Telle l’héroïnomane qui devient cocaïnomane, chuis passée du coca light au coca zero.

* J'ai rencontré les acteurs de "Scènes de ménage", et surtout, encore plus fort, Jason Priestley, inoubliable Brandon de"Beverly Hills". Excellentissime de kitschitude.

* J'ai démonté une prise téléphonique toute seule (ouais bon ok, c'est deux vis à enlever)(mais quand même).

* Chuis épidermiquement ravagée par mon auto-bronzant. Il sera dit que je ne saurai jamais étaler un auto-bronzant sans laisser de marques.

* Alors que j'étais la reine incontestée du retard (mon max, c'est 5h), chuis devenue super pointilleuse sur les horaires. Je suis presque ponctuelle, et je fais des cacas nerveux quand les autres ne le sont pas (p'tetre les hormones)(ou l'age)(non, non, définitivement les hormones).

* Je vous ai dit que je n'avais toujours pas trouvé d'appart hein ?


* J'ai manifesté avec les motards en colère.

* Demain, on joue pour la fête de la musique... sachant que ça fait pratiquement deux mois jour pour jour que je n'ai pas touché une guitare. Toujours pas stressant... Non non...

Allez je file m'horizontaliser... Y en a qui bossent demain (pas moi)(mais chuis solidaire).